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LA CHUTE ET SES CONSEQUENCES

Lla-lchute-d-Adam.jpg

Genèse 3.16 - 24 (4)

  H. Lüscher

 

I. Introduction

Bref rappel des dernières études du chapitre 3 :

Genèse 2 et 3 reposent sur deux grands thèmes : le Paradis reçu ou l’homme placé dans le Paradis, le jardin d’Éden (2.8-17 et le Paradis perdu ou l’homme expulsé du Paradis, le jardin d’Eden (3.1-24).

Nous avons vu que le chapitre 3 rapporte avec grande simplicité la tentation, la chute et les sentences de jugement prononcées contre le serpent, la femme, l’homme et la création. Voici encore une fois le plan abrégé du chapitre :

  1. 1.      La tentation et la chute (3.1-6).
  2. 2.      Confrontation du Créateur avec l’homme et la femme (3.7-13.

3. Sentences de Dieu contre le serpent, la femme, l’homme et la création (3.14-19.

a) Sentence divine contre le serpent ( 14-15) comprenant la triple Malédiction sur le serpent (14), l’inimitié entre le serpent et la femme (15a) et L’nimitié entre la descendance du serpent et celle de la femme (15b) et la victoire de la descendance de la femme sur celle du serpent (15c)

b) Sentence divine contre la femme (16) comprenant la grossesse pénible (16a), les désirs forts vers son mari (16b) et la domination du mari sur sa femme (16c)

c) Sentence divine contre l’homme et la terre (17-18) comprenant le sol maudit à cause de sa désobéissance (17-18), le labeur dans le travail (19a) et le retour à la poussière, donc mort (19b)

4. Provision divine, revêtement des premiers parents, expulsion du paradis (3.20-23)

a) Ève, mère de tous les vivants (20)

b) Dieu pourvoit au revêtement de l’homme et de la femme (21)

c) Expulsion d’Adam et Ève du paradis (22-24)

Nous avons traité l’entrée du péché dans le monde à cause de la rebellion de l’homme :

 « …Dans Adam tous meurent » (1 Cor 25.21-22).

« Par la faute d’un seul, la mort a régné par un seul » (Rom 5.17)

Le péché et la culpabilité du péché passent ainsi sur toute la race de sorte que tous ne peuvent pas ne pas pécher (non possa non peccare (Augustin).  

Rappelons courtement la définition du péché :

l’incrédulité, le rejet de la vérité et de la volonté bonne de Dieu, de sa fidélité et de sa bonté ; l’autonomie par rapport à Dieu (autos, (soi-même), nomos (loi), donc autonomos (faisant sa propre loi) ; la « transgression » (pesha), « manquer de but » (chata) ; « s’égarer du bon chemin » (shagag) ; » faute », « péché », « erreur » (hamartia).

Chez les Grecs, l’essence du mal était vu dans la matière reçue à travers le sens, d’où le dualisme. Mais la Bible nous enseigne que Dieu a créé l’univers parfait et la matière fait aussi partie de ce qui est appelé « bon ». C’est le péché qui a tout gâté, précipitant la création « dans la vanité et la servitude de la corruption (Rom 8.19-22).

Liens de dégradation, de délabrement, et de décrépitude (14-19)

Genèse 3.14-19 contient la malédiction prononcée contre le serpent, la femme, l’homme et la terre. Dès lors, toutes les choses changent et cela aux conséquences dramatiques, comme nous allons le voir.

En fait, cette malédiction touche les domaines suivants :

  • le règne animal en est affecté
  • le serpent est sous la malédiction
  • la femme en est affectée
  • l’homme et ses descendants en sont affectés
  •  le sol en est affecté.

L’homme devait exercer la domination sur la terre, la gérer avec intelligence :

 « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et l’assujettissez, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux, et sur tout animal qui se meut sur la terre » (Gen 1.28-31).

Mais au lieu de cela, il a désobéi et les sentences de malédiction se sont avérés hélas comme une réalité.

Nous avons déjà vu la sentence prononcée contre le serpent et sa semence avec ses implications, donc la triple malédiction sur le serpent, l’inimitié entre lui et la femme, entre sa descendance et celle de la femme et la victoire de la descendance de la femme – le Christ – sur le serpent.

La sentence divine contre la femme

Trois domaines sont touchés : elle aura une grossesse pénible. Ses désirs sont tournés vers son mari et il dominera sur elle.

1. Multiplication des souffrances dans la grossesse et douleurs de l’enfantement

Déjà en Jean 16.21, le Seigneur parlait des douleurs d’enfantement et de la joie qui serait plus grande dans le domaine spirituel en faisant la comparaison avec un enfantement physique, ses souffrances et ses douleurs, mais qui se transforment finalement en joie lors d’une naissance.

Concernant cette envie de la femme de produire une descendance qui glorifie Dieu, Paul en parle dans 1 Tim 2.15. La femme sera délivrée à travers l’enfantement de son enfant et en persévérant dans la foi. Une perpétuation de la race humaine, particulièrement de la femme croyante pour enfanter une progéniture élévée dans la crainte de Dieu et qui, par la grâce de Dieu, suivra aussi les traces des parents dans la foi en Jésus-Christ. « Crois au Seigneur Jésus, et tu sera sauvé, toi et ta maison » (Act 16.31).

D’une manière générale, la réalité de « l’enfantement avec douleur » restera toujours présente pour la mère. L’enfant restera en permanence un sujet de douleur et de joie ; de douleur, parce que la maman considère chaque phase difficile de la vie de son enfant comme un enfantement pénible ; et de joie quand elle voit que son enfant, ancré dans la foi en Christ, suit les traces de ses parents,.

L’application est de rigueur ici pour les parents : « Pères, ne provoquez («n’irritez pas » pas vos enfants, mais élevez-les dans la discipline (« en les corrigeant » et sous les avertissements du (« selon le ») Seigneur » (Éph 6.4). Il faut prendre soin de sa propre maison d’abord ; le contraire serait préjudiciable à l’honneur du Seigneur et on serait « pire qu’un incrédule » (1 Tim 5.8).

2. Désirs vers le mari et domination sur l’épouse

« Ton désir se portera vers ton mari, et lui dominera sur toi » (v.16).

Nous avons trouvé 3 interprétations concernant ce verset :

-          le désir de l’épouse (psychique et sexuel aussi bien que d’avoir une progéniture) pour son mari est si forte qu’elle accepte le résultat des relations intimes, donc conception, grossesse et naissance. Aujourd’hui, notre société accepte et propage le contraire, à savoir l’autonomie entière sur son enfant qu’elle porte et la liberté totale de faire avorter son enfant.

-          La femme a une telle dépendance psychologique de l’homme qu’elle accepte de se soumettre même à une domination parfois pleine d’insensibilité et de dureté de son mari, frôlant la tyrannie

-          Les désirs de la femme deviennent entièrement subordonnés à ceux de son mari, et cela comme conséquence de cette sentence divine contre elle.

Dans chacune des trois explications il y a une part de vérité.

Rappelons-nous que la subordination de la femme à l’homme est déjà un ordre créationnel précédant la chute. La chute l’a rendue difficile, pénible, conflictuelle. En fait, l’obéissance d’Adam et Eve à la parole de Dieu de ne pas manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal a été renversée. Eve, séduite par le mensonge du serpent, a choisi son autonomie plutôt que sa soumission (1 Tim 2.13-14)

Elle qui avait agi indépendamment de son mari, l’ayant entraînée avec elle dans la pire catastrophe, dans le péché, aura désormais à résoudre le problème de la domination de son mari.

À l’origine, chacun, homme et femme, avait été créé pour des tâches différentes. Dès le commencement, elle était considérée comme « vase plus faible» (1 Pi 3.7) et devait être traitée avec « honneur ». Il y avait une magnifique harmonie entre mari et femme avant la chute.. L’homme « s’attacha à sa femme ». Mais le péché a amené désquilibre, déstabilisation, discorde et domination parfois brutale, ce qui, dans les temps modernes, a suscité des mouvements de libération féministes partiellement justifiés, en tous cas compréhensibles.

La conversion authentique, la nouvelle naissance, la foi en Jésus-Christ marque le tournant dans la vie d’un homme, d’une femme. Son cœur est transformé et la personne marche en nouveauté de vie en Christ et dans une soumission volontaire à Dieu.

Ainsi, l’amour du mari pour sa femme, son respect pour elle, son attitude démontre que comme chef du couple, du foyer, il est devenu un dirigeant aimant, prenant toujours comme modèle le Christ, chef de l’Église.

La femme de même, se soumet volontairement à son mari, parce qu’elle sait qu’ensemble ils ont abandonné leur autonomie. Elle se soumet ainsi en premier lieu à Dieu et à sa Parole.

La direction confiée au mari, chef du foyer, n’est donc pas une conséquence du péché, mais un principe divin d’ordre créationnel. Lors de la création, la femme était destinée à être « une aide » qui corresponde à l’homme (Gen 2.18,22). Sa défaillance était plutôt dans le fait de ne pas avoir dirigé sa femme hors de cette tentation, et d’avoir été séduit par elle. Dès lors l’équilibre harmonieux est cassé et la domination de force, conséquence du péché, est devenue la principale source de conflits et de souffrances.

Voici encore un commentaire intéressant par Susan T. FOH (« What is the Woman’s Desire ? » in Westminster Theological Journal, Vol 37, Spring 1975, p 376-83 (citation p 381-82) relevé dans « Genesis » de J.M. Montgomery Boice. P. 179) :

« la femme a la même sorte de  désir pour son mari que le péché avait pour Caïn – un désir de posséder et de contrôler son mari. Ce désir se dispute la tête (la direction) du mari. Comme le Seigneur dit à Caïn ce qu’il devait faire, c.à.d. maîtriser le péché ou le dominer, le Seigneur déclare aussi ce que le mari devrait faire, dominer sur sa propre femme. Les paroles du Seigneur en Gen 3.16b, tout comme dans le cas de la bataille entre le péché et Caïn, ne détermine pas le vainqueur du conflit entre mari et femme. Le paroles marquent le début de la bataille des sexes. Comme résultat de la chute, l’homme ne domine plus aisément, il doit se battre pour la direction (rester le chef n.d.trad.). Le péché a corrompu et la soumission volontaire de la femme et l’amour du chef de mari. Le désir de la femme est de contrôler son mari (d’usurper sa place de chef divinement ordonné) et lui doit la maîtriser s’il le peut. Ainsi, la règle de l’amour fondé dans le paradis est remplacée par des batailles, de la tyrannie et de la domination ».

Ephésiens 5.22-25 présente le tableau d’une harmonie authentique entre l’amour du chef de mari pour sa femme et la soumission de l’épouse à son mari, attitudes opérées par la transformation de l’Esprit de Dieu dans le cœur de chacun.

Voici encore queqlues textes qui parlent du foyer chrétien harmonieux où chacun est exhorté de prendre sa vraie place devant le Seigneur par son rôle, son attitude, à la gloire de Dieu :

Eph 5.22-25 ; Col 3.18-21 ; 1 Pi 3.1-7 ; 1 Cor 7.1-40 ; 1 Tim 2.8-15 ; 3.11-12 ; 5.14 ; Tite 2.4-5 ; Héb 13.4 ; Mat 19.3-12 ; Prov 31.

La sentence divine contre l’homme et la création

a) le sol maudit

Toute la force de la malédiction s’est concentrée sur Adam en tant que tête et représentant de l’humanité. Ève fut tirée de lui. Elle fut séduite la première et séduisit à son tour son mari. Mais c’est Adam qui est responsable de cette chute. Dans Rom 5.12-21 nous lisons que « le péché est entré par un seul homme, et par par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a passé à tous les hommes, parce que tous ont péché ».

Comme nous l’avons déjà dit, avant la chute, tout se passsait dans une harmonie parfaite, et la terre était aussi coopérante, quand Adam la travaillait. Maintenant, elle se régimbe, lutte contre l’homme et produit des carences, des épines et des ronces.

« Dieu ne créa pas la mort dans le sens direct, mais retirait plutôt cette extension de sa puissance qui avait maintenu un « état constant » de vie et d’ordre, permettant ainsi que toutes choses se désintègrent graduellement vers le désordre et la mort » (H. Morris Genesis p. 125).

« On peut supposer que la détérioration était d’abord rapide, puis changea en un processus graduel. En terme de connaissance génétique moderne, de tels changements s’opéraient probablement en forme de mutations, de même que les bactéries et autres microorganismes, prévus à l’origine de servir à des fonctions essentielles dans le maintien du sol. Les processus de purification, etc. subirent des changements de mutation qui, dans beaucoup de cas s’avéraient comme nocifs, même mortels envers toutes organismes dans lesquels ils furent introduits. Il est possible qu’ainsi parasites et systèmes viraux se soient développés de la même façon » (idem p. 125-126)

Précisons que la Bible dit que le sol fut maudit « à cause d’Adam ».

L’introduction ici de la souffrance et de la mort était préférable à un état non-mortel de l’homme en rebellion.

Imaginons un instant notre état de rebellion sans la mort ! Combien le mal n’aurait-il pas augmenté sans limite aucune en finalité. Tout cela doit nous amener constamment à la confession de nos péchés, à la repentance et à nous attacher de plus en plus au Seigneur et à sa Parole.

Dans le royaume des plantes et des animaux, il y a également prolifération sans limites mais contrées constamment par des problèmes sans cesse nouveaux, des maladies, de la cruauté, des parasites, et autres désordres.

« La création a été assujettie à la vanité » (Rom 8.20, « à la servitude de la corruption » (Rom 8.21).

« Seigneur, tu as fondé la terre et les cieux sont les œuvres de tes mains : eux, ils périront, mais toi, du demeures, et ils vieilliront tous comme un habit et tu les plieras comme un vêtement ; et ils seront changés, mais toi tu es le même et tes ans ne cesseront point » (Héb 1.10-12)

« L’herbe a séché et sa fleur est tombée » (1 Pi 1.24)

Cette condition de « vieillissement », de détérioration a été formalisé à la fin du 19e par des savants comme Carnot, Kelvin ou Clausius, entre autres, établissant une loi scientifique fondamentale : la seconde loi de la thermodynamique, soit le principe de l’entropie, la première étant celle de la conservation.

Les systèmes laissés à eux-mêmes ont donc tendance à se dégrader ou tomber dans le désordre. Cette loi de la « morpholysis » (du grec « perte de structure »). Cela veut dire que les systèmes physiques, horloges ou soleils par exemple, s’épuisent finalement, par un vieillissement des organismes et findalement par la mort.

Ainsi, des changement héréditaires dans les espècesx sont causés par des mutations de gênes (des ruptures brusques au hasard dans leur systèmes génétiques hautement ordrés et structurés) et qui ont eu comme résultat une détérioration voir même extinction d’espèces. Parfois c’est aussi l’environnement détérioré qui contribue à l’extinction d’une espèce.

En lieu et place des choses faites, donc organisées en systèmes complexes, comme lors de la première semaine de la création, les systèmes sont maintenant défaits, se désorganisant se délabrant, et devenant simples. Au lieu de la vie et de la croissance, ils deviennent décadents et meurent. C’est le contraire de l’évolution tant vantée : c’est la dégénération.

C’est ici à la chute qu’il faut trouver l’origine de cette seconde loi thémodynamique, celle qui mène vers le désordre et la dégénération. C’est ici le secret de cette mystérieuse corruption de toutes choses : l’homme pécheur a apporté la malédiction de Dieu sur la terre.

Résumons : l’ensemble de la création a été assujettie à cette malédiction :

«Car la création a été soumise à la vanité – non de son gré – mais à cause de celui qui qui l’y a soumise… Nous savons que jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. Et ce n’est pas seulement elle, mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous soupirons en nouve-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre coprs » (Rom 8.20-23).

Les 3 aspects principaux de la malédiction prononcée dans ce passage correspondent aussi aux 3 entités rapportées en Gen 1 :

  • les éléments physiques de l’univers créé d’abord (Gen 1.1)
  • l’entité de la vie consciente des animaux (Gen 1.21)
  • la nature spirituelle de Dieu dans l’homme (Gen 1.27)

De même, les 3 domaines sont touchés par la malédiction:

  • les éléments physiques de l’univers (3.18)
  • le règne animal (3.14)
  • l’homme (3.16,19)

Dieu prononça la sentence de malédiction dans le même ordre chronologique des événements de Genèse 3.1-6 : le serpent séduisit la femme qui, à son tour, séduisit l’homme. Dieu prononce la malédiction sur le serpent, la femme, l’homme et le sol.

b) l’homme sous la malédiction

Cette malédiction est quadruple :

- Douleurs et afflictions, sa part, résultant des déceptions et des futilités constantes.

- Douleurs et souffrances signifiées par les « épines et ronces ». empêchant altérnativement l’homme dans ses efforts de subvenir aux besoins de la famille.

- Sueur et larmes, les cris d’un combat constant et intense contre un environnement hostile.

- Mort physique, triomphant sur les efforts humains se soldant par le retour du corps à la poussière.

Résumons :

1. Le sol est maudit à cause de lui. Épines et ronces sont constamment sur son chemin et doivent être éradiquées. Une vie sans peine est un mensonge suggéré par Satan. Un paradis sur terre, une vie facile et aisée avec peu de travail relève du domaine de l’utopie. Lisez l’Ecclésiaste et vous comprendrez que finalement « tout est vanité » en dehors du Créateur. En revanche, une vie vécue dans la foi et la confiance en Lui  aura eu une valeur éternelle. 

2. Tout travail se fera désormais avec beaucoup de labeur et de gros efforts. Le travail en soi est une excellente chose. Les Proverbes en parlent et nous exhortent à nous appliquer au travail, mais il est toujours accompagné de labeur, de peines et d’efforts énormes.

«L’homme n’a-t-il pas une vie de labeur sur la terre ? Et ses jours, ne sont-ils pas comme les jours d’un mercenaire ? » (Job 7.11)

3. Le decret divin de fin de vie est prononcé. La mort suit cette sentence. Au lieu de la libération de l’homme, c’est le désastre, la mort, la dissolution et la désintégration qui sont là :

« tu retourneras au sol, car c’est de lui que tu as été pris ; car tu es poussière et tu retournera à la poussière » (v. 19).

« Puisque la mort est par l’homme, c’est par l’homme aussi qu’est la résurrection. Dans Adam tous meurent » (1 Cor 25.21-22).

Notre modèle – l’homme de douleurs (És 53.3)

« Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous » (Gal 3.13)

Les soldants l’emmenèrent… assemblèrent la cohorte ; et il le revêtaient de pourpre, et ayant tressé une couronne d’épines, ils la lui mettent autour de la tête » (Marc 15.17)

« étant dans l’angoisse du combat, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, découlant sur la terre » (Luc 22.44)

« Qui, durant les jours de sa chair, ayant offert avec de grands cris et avec des larmes, des prières et des supllications à celui qui pouvait le sauver de la mort…. a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes » (Héb 5.7)

« Tu m’as mis dans la poussière de la mort » (Ps 22.15)

Il nous a acquis comme résultat l’éternité en sa présence où il n’y aura plus ni larmes, ni deuil ni malédiction (Apoc 21.4 ; 22.3).

Le Seigneur a payé le prix de la rédemption de la Création (1 Pi 1.18-20), non pas par « des choses corruptibles » incapables de nous délivrer de « la servitude de la corruption » , mais par « le précieux sang de Jésus et par « la Parole incorruptible » (1 Pi 1.23).

Tout en étant encore soumis à cette « servitude de la corruption », nous jouissons des « prémices », des effets de sa Rédemption en Christ par la régénération et la justification.

Nous oscillons entre le présent corruptible - la faiblesse - et le futur incorruptible – la gloire – amenée par le retour de Christ.

Le retour de Christ amènera aussi le nettoyage et la restauration la terre (És 11.1-10). À la fin de son règne terrestre, nous entrerons dans l’état éternel où il y aura une nouvelle terre et de noveaux cieux (2 Pi 3.10 ; Apoc 20.11 ; 21.1)

L’état actuel des choses

Mais maintenant, nous sommes encore dans l’affliction, « attristés mais toujours joyeux … » (2. Cor 6.10) ;

endurant l’épine dans notre chair à l’instar de Paul (2 Cor 12.7-10) ;

labourant et exhortant nuit et jour avec des larmes (Act 20.31)

venant à Jésus, quand nous sommes fatigués et chargés, car il nous donnera du repos, et portant son joug qui est aisé et son fardeau léger (Mat 11.28-29) ;

connaissant Christ et la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort (Phil 3.10)

D’autre part, la terre est malgré tout cela sous la grâce constante de Dieu. Dans sa bienveillance il fait briller le soleil et il fait pleuvoir sur les bons et sur les méchants (Mat 5.45).

« En faisant du bien en vous donnant du ciel des pluies et des saisons fertiles, remplissant vos cœurs de nourriture et de joie » (Act 14.17).

Jamais il ne trahira son alliance fait avec Noë :

« Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront point » (Ge 8.22).

 « Et je me souviendrai de mon alliance entre moi et vous, et tous les êtres vivants, de toute chair, et les eaux me deviendront plus un déluge pour détruire la chair » (Gen 9.15).

Ève, mère de tous les vivants (3.20)

Avant la chute, Dieu appela Ève « femelle » par rapport à « mâle » (1.27), « une aide qui lui corresponde » (2.18), « femme » (« isha ») « sa femme » (2.25 ;3.8). Ce sont tous des termes descriptifs.

Mais c’est Adam qui a donné le nom d’Ève » (« vie »,  mère de tous les vivants. Dieu amènerait la semence de la femme pour apporter le salut. Par ce passage, nous comprenons qu’Adam avait saisi les paroles de Dieu et lui faisait confiance en se repentant de son péché. Probablement Ève aussi. Il y probablement eu un changement profond dans leur cœur et ils désiraient désormais marcher dans la dépendance de Dieu en procréant une lignée vivante déésirant s’attacher à Dieu. 

Il est aussi possible que cette déclaration « mère de tous les vivants » fut ajoutée par Moïse, étant donné qu’ils n’avait pas encore eu d’enfant né avant la chute si non il n’y aurait pas eu la phrase « en Adam tous meurent » ce qui veut dire qu’il n’y a pas eu d’hommes pré-adamiques comme le prétendent certains scientifiques.

Dieu revêt Adam et Ève d’habits de peau (3.21)

« Et l’Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des vêtements de peau et les revêtit » (v. 21). L’homme désormais dans l’incapacité de s’approcher de Dieu dans cet état de misère et de péché, provoqué par sa rebellion. Dieu prend l’initiative de lui tendre la main. Le point initial est donc l’élection du croyant :

« Nés non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jean 1.13).

« De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la vérité pour être une sorte de prémices de ses créatures » (Jean 1.18).

Pourtant, notre responsabilité y est engagée. Nous devons nous saisir des vêtements offerts par Dieu.

4 aspects ressortent de ce court texte :

1. la nécessité d’être vêtu. La profession de confectionner des vêtements est certainement la plus ancienne du monde. Le péché a produit la honte, la gêne de la nudité sont donc à l’origine de l’industrie des vêtements. Des pauvres feuilles de figues destinées à couvrir la nudité d’Adam et de sa femme (3.7) ont bien vite désséchées à la chaleur du jour.

La nudité était physique, psychologique et morale, nécessitant un revêtement.

2. Notre incapacité de nous vêtir décemment devant Dieu. Nous avons beau tout essayer pour cacher notre nudité. Inutile, elle ressort toujours.

Nos efforts religieux, nos bonnes œuvres, nos mérites pour nous tenir devant Dieu ressemblent à des feuilles de figues déssechées et sont totalement inacceptables devant Dieu.

« Nous sommes tous devenus comme une chose impure, et toute nos justices comme un vêtement souillé, et nous somems tous fanés comme uen feuille, et nos iniquité comme le vent, nous emportent » (És 61.10)

«  C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et  cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas nos œuvres afin que personne ne soit glorifié. Car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ-Jésus pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions » (Éph 2.8-10).

Notre religiosité est incapable de nous vêtir devant Dieu. Nous avons beau dire : j’ai gardé la loi, j’ai été baptisé, j’ai été à l’école du dimanche, j’ai fréquenté les cultes. Tout cela est insuffisant à notre salut (Rom 2.17-29) si nous ne sommes pas nés de Dieu d’abord.

Prenons l’illustration des fameux carnavals où l’on se promène avec des masques et où il y a un autre personnage qui est caché derrière lui. Ce masque de nos efforts personnels pour mériter le salut tombe devant Dieu, parce que c’est l’homme qui se l’est fabiqué.

3. Le revêtement par Dieu. C’est Dieu qui habille l’homme de « vêtement de justice ».

« Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1.29).

Il fallait un animal sacrifié pour vêtir nos premiers parents. Plus tard, les patriarches offraient des sacrifices d’animaux. Dans le livre du Lévitique nous avons la description des divers sacrifices offerts à Dieu, notamment ceux des animaux, illustrations poignantes du sacrifice de Jésus pour nos péchés. 

4. La mort pour la vie. « Sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon » (héb 9.22). Il fallait un animal pour Adam et un pour Ève, pour les revêtir individuellement. Le salut est individuel. On ne rentre pas au ciel en groupe. Chacun est personnellement responsable de lui-même devant Dieu. Mais nous avons la promesse pour la famille : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison » (Actes 16.31). On peut être sauvé en famille, mais chacun doit s’y engager individuellement par la foi en Jésus-Christ. Ce sera même le cas pour le résidu juif (promesse pour la nation) lors du retour de Christ pour établir son royaume terrestre. En vertu de son œuvre de rédemption il s’est substitué à Dieu comme victime à leur place. «Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication et ils tourneront leurs les regards vers moi, celui qu’ils ont transpercés» (Zach 12.10).

Que ce soit individuellement, sur le plan collectif - familial ou national - il faut passer  chacun pour soi devant la Croix et accepter le message de l’Évangile, la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ seul.

Il y a deux religions, celle des feuilles de figues, donc de nos propres efforts par nos œuvres et celle d’un vêtement à travers le sacrifice, la mort du Fils de Dieu, donc de la grâce de Dieu en Christ qui nous sauve entièrement. Choisissons aujourd’hui la vie ou la mort. 

Chassés du paradis ( 3.22-24)

Ce texte est saisissant. Tout se suit logiquement. C’est littéral. C’est de l’Histoire, donc authentique et non pas une imagé, ni symbolique, ni allégorique. Il est vrai que la Bible utilise aussi des images, illustrations, symboles. Qu’est-ce qui est littéral et qu’est-ce qui est symbolique ? Nous pensons à l’Apocalypse avec ses multiples symboles. Le danger est là de spiritualiser un texte lorsqu’on ne  le comprend pas. Parfois c’est aussi pour justifier un système théologique. C’est surtout la théologie libérale qui a spiritualisé des passages bibliques pour évacuer la réalité de la création, du péché, de la mort expiatoire de Christ, de sa résurrection et de son retour.

Pour nous la création, le jardin d’Eden, les deux arbres, celui de la connaissance du bien et du mal et celui de vie au milieu du jardin, la séduction de la femme par le serpent, et celle de son mari par sa femme sont à prendre dans le sens littéral, la rencontre de Dieu avec Adam et Ève dans ce jardin, la chute, la rencontre de Dieu avec le serpent et avec nos premiers parents après la chute, Job assis dans le sac et les cendres, Pierre qui sombre dans le lac de Galilée en voulant aller vers Jésus, etc., tout est à prendre dans le sens littéral.

Maintenant imaginons-nous un instant cette scène dramatique de la chute. Voyons-les devenus conscients d’avoir tout détruit par leur rebellion contre Dieu. Et si à l’état de pécheurs, ils avaient mangé de l’arbre de vie, pouvons-nous mesurer les conséquences encore pires que la mort ! Alors Dieu dans sa bonté immense les empêcha d’en manger en les chassant du paradis et en gardant l’arbre de vie par les chérubins en épée.

Les chérubins sont des êtres angéliques qui  protégent la face de Dieu, sa saintété. Il est parlé d’eux environ 65 fois dans la Bible.

Éz 10.1-5 ; És 6.1-3 (Séraphins) ; Apoc 4.6-10 « êtres vivants ») Ex 25.10-22 (2 chérubin qui couvraient le couvercle de l’arche, un de chaque côté) ; 1 Sam 4.4 ; 2 Sam 6.2 ; 2 Rois 19.15 ; 1 Chron 13.6 ; 28.18 ; Ps 80.1 ; 99.1 ; És 37.16 ; Nomb 7.89.

Désormais l’homme labourera le sol d’où il a été pris. Mais la grâce de Dieu couvre la honte et triomphera par Jésus-Christ.

Notons encore la mise en évidence de la trinité de Dieu exprimée par le pronom personnel à la 1ère personne au pluriel ; « l’homme est devenu comme l’un de nous ».

Conclusion

Avant la chute, l’homme ne connaissait que la bonté de Dieu. Mais à présent, il connaît le mal par l’expérience, tout comme la souffrance, la douleur, le travail dur, les récoltes difficiles, les éléments de la nature déchaînés, et finalement la mort avec la désintégrations des éléments physiques qui constituent son corps par le retour à la poussière. Il réalise aussi que le bonheur parfait est inatteignable, que tout est vanité. Pécheur perdu, il réalise combien la promesse d’un libérateur de l’esclavage du péché et de Satan, ainsi que de la mort spirituelle.

Dieu dans sa grâce infinie, avait déjà préparé dès l’éternité son plan de salut en son Fils, le Sauveur des hommes. Et ce Jésus, ce Sauveur merveilleux, a bien fait irruption dans l’histoire en s’incarnant et en portant le péchés et les fardeaux du monde.

Aujourd’hui, tu as le choix entre le bien et le mal. Choisis le bien et tourne-toi vers ton Sauveur et dis-lui : Seigneur oui, j’en ai assez de ma vie médiocre de pécheur, oui je crois en ton sacrifice à la Croix et je crois en toi, mon Sauveur personnel. Lave-moi de mes péchés et accepte-moi tel que je suis. Oui, je viens à toi, et te remercie de ton salut éternel. Amen !   

 

 

 

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D
Salut. Tres content de lire votre texte. j'etais vraiment satisfaire par votre approche theologique.
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